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Aude & Mikaël around the world
14 novembre 2008

Sur le toit du monde ou presque...

Presque, car je me suis contenté des 6088 m du Huayna Potosi, petit sommet dans la banlieue de La Paz... ;o)

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Pas encore l'Everest me direz vous, certes, mais comme tout s'est parfaitement déroulé pour ce sommet ci, pourquoi pas un jour ?
Tout démarre en fait par une belle opportunité. Le volcan El Misti, dans les environs d'Arequipa au Pérou m'avait déjà bien fait de l'oeil avec ses 5822 m mais par faute de temps nous avions du continuer sur Cusco. Alors quand j'ai découvert dans le Lonely Planet que le Huayna Potosi, un sommet de plus de 6000 m proche de La Paz était accessible aux débutants sans grande expérience d'alpinisme, mais en bonne condition physique, cela m'a donné des idées. La semaine de vadrouille du côté du Lac Titicaca à quasi 4000 m avant de rejoindre La Paz me donnait bien envie de continuer plus haut. Et après l'ascension sans souci à la Laguna Glacial à plus de 5000 m (un petit test réussi donc), la décision était toute prise. Et en plus je m'étais découvert deux coéquipiers dans l'aventure, à savoir Simon et Sandra !
Nous voila donc partis tous les trois, accompagnés de Ruben, un solide espagnol, pour trois jours dans les montages en direction du Huayna Potosi, notre premier 6000 à tous les quatre (même si Simon et Sandra avaient déjà approché cette altitude puisqu'ils avaient à leur actif le Pico de Orizaba au Mexique et le Cotopaxi en Equateur) ! Aude ne faisait pas partie du voyage, préférant se contenter de l'altitude plus clémente de La Paz.

Jour 1...
Après une courte pause au dépôt de l'agence pour récupérer le matériel d'alpinisme, ou plutôt d'andinisme, comme on dit ici, et un petit détour par El Alto nous permettant au passage d'admirer le panorama sur La Paz, nous arrivons à 4750 m au refuge Huayna Potosi, qui sera notre camp de base pendant ces 3 jours. Et là surprise, même si nous étions prévenus, pour un refuge, c'est le grand luxe : on peut y prendre des douches chaudes (je rappelle que nous sommes quand même à 4750 m). Nous passons l'après midi de ce premier jour à nous roder sur une portion de glacier située quelques centaines de mètres plus haut. Nous concluons joyeusement cette petite session par un rappel d'une dizaine de mètres (même si on s'est rendu compte les jours suivants qu'on n'a pas utilisé plus de 20% de ce que le guide venait de nous présenter pour monter au sommet...) et une petite photo.

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Jour 2...
C'est le branle-bas de combat : la veille nous avons réalisé, en regardant toutes les "reliques" laissés aux murs par les précédents grimpeurs, que nous n'avions pas de panneau digne de ce nom à prendre avec nous pour la photo souvenir au sommet. Conscients de l'enjeu, nous nous mettons à l'oeuvre et l'idée de génie revient à Ruben qui a repéré sur un mur une photo du Huyana Potosi. Je me mets en tête d'en faire une reproduction acceptable. Et par la suite, tout le monde met la main à la pâte.

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Après un déjeuner vite avalé, c'est le début de l'ascension proprement dite, quasi 600 m de sentier et de pierrier que nous avalons en 2h23. La glace, ça sera pour le lendemain matin... Et sitôt arrivés au refuge, pas de temps à perdre, il nous reste à finaliser notre oeuvre : manque entre autres la représentation du drapeau français et du drapeau de la Navarre (Ruben et moi n'avions pas de stylo rouge sous la main). Simon et Sandra avait eux déjà dessiné le drapeau du Québec (facile, il est bleu et blanc,et nous avions un stylo bleu) après toutefois un gros doute sur la forme de la fleur de lys (faites un essai : tout le monde voit à quoi ressemble une fleur de lys, mais essayez d'en dessiner une maintenant et vous verrez). Bizarrement, il semble que je sois le seul à opter pour la bannière nationale (à vrai dire je ne sais même pas si l'Île de France dispose d'un drapeau...). Finalement un emballage de thé recyclé et un peu de duct tape font l'affaire, nous avons nos drapeaux français et navarrais !

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Et il est déjà l'heure de diner (il est 17h30...) car ce soir, on se couche tôt (à 19h en théorie, mais je crois bien que seuls Mario et Lorenzo, nos guides, ont vraiment réussi à s'endormir à cette heure là...).

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Nous profitons quand même du panorama qui s'étend devant nous avant de filer dans notre sac de couchage.

Jour 3...
Minuit, le réveil sonne. Il nous faut un peu plus d'une heure pour nous préparer, prendre un petit déjeuner et avaler des feuilles de coca (j'en avais déjà pris au Pérou lors de notre trek de 5 jours en altitude, et même si je n'avais pas bien vu les effets, dans le doute, j'en reprends ici un peu, on ne sait jamais).

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Mon léger mal de crâne de la veille a disparu et malgré les quelques heures de sommeil, je me sens étonnament bien. Les 750 m qui nous séparent du sommet ne me semblent pas insurmontables et je sais que je vais aller au bout. La semaine d'acclimatation autour du Lac Titicaca et à la Laguna Glacial aura payé !
En partant, nous apercevons les autres cordées restées dormir 100 m plus bas. Et oui, notre agence disposait d'un refuge privé situé 100 m au dessus du refuge traditionnel utilisé par les autres agences (100 m de gagné sur l'ascension finale, nous aurions eu tort de nous priver !). Ruben et moi sommes encordés à Mario, Simon et Sandra à Lorenzo.

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Mauvais signe, le ciel est voilé, nous espérons tous que le temps s'améliorera, comme la veille. Après quelques temps, nous récupérons Simon dans notre cordée (et changeons au passage de guide, le gabarit de Mario étant plutôt juste pour les trois grands gaillards que nous sommes). Sandra préfère en effet monter seule, à son rythme.
Ce qu'il y a de bien quand on marche de nuit, c'est qu'on ne voit pas forcément bien tout ce qu'il y a autour. Nous ne découvrirons donc qu'à la redescente la profondeur des quelques crevasses que nous avons traversées.

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Simon, grâce à son GPS, nous tient régulièrement informé de l'altitude qui défile (le mien restait bien au chaud dans mon sac...). Ruben et moi nous focalisons sur le chiffre 6000, qui finit au bout d'un moment par arriver ! La partie semble gagnée : Mario nous annonce que 100% des grimpeurs qui sont arrivés à cette altitude sont montés au sommet. Oui, 88 m, cela ne semble pas beaucoup. Et pourtant, il nous faudra fournir encore un effort, peut être le plus grand de l'ascension finale : une dernière paroi raide de roche nue d'une vingtaine de mètres. Une fois la paroi franchie, nous voilà quasiment au sommet, un peu en retard sur le lever du soleil certes (nous sommes partis il y a un peu plus de 4h30, et il est quasiment 6h du matin), mais nous ne ratons pas grand chose, le temps ne s'est pas amélioré et en plus ça souffle ! Mais qu'importe puisque nous sommes au sommet, et au final il n'y a bien que ça qui compte !
Sandra arrive très peu de temps après nous, être seule dans sa cordée semble lui avoir donné des ailes. Arrivés les premiers, nous avons donc le sommet pour nous ! Mais nous n'avons malheureusement pas le temps d'en profiter car il fait vraiment froid. Et une fois les photos souvenirs prises, nous redescendons illico.

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Nous croisons les premiers groupes poursuivants en bas de la dernière paroi rocheuse. Heureusement qu'ils ne sont pas allés plus vite car il n'aurait pas été évident de se croiser avec toutes les pierres qui dégringolaient sous nos pas.
La redescente, dans son ensemble est plus que rapide, puisque qu'après une courte pause passée à récupérer nos affaires dans le refuge d'altitude, nous voilà à 10h à peine passées de retour à 4750 m dans le refuge Huayna Potosi, notre camp de base. Il est temps de souffler pour de bon devant un bon bol de soupe et un plat de pâtes (il n'y a vraiment plus d'horaire convenable pour manger) !
Et avant de quitter définitivement le refuge, nous ne manquons pas de laisser la trace de nos exploits en bonne place (juste au dessus de la photo d'un des fondateurs du refuge), pour l'histoire !

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Et en bonus, une petite séquence photographique !

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Commentaires
A
Merci pour ces commentaires sympathiques.<br /> Nous avons été bien heureux de rencontrer Simon et Sandra, une de nos plus belles rencontres à ce jour. La présence de Simon, Sandra et Ruben à mes côtés à rendu le périple au Huyana Potosi plus qu'agréable, malgré l'altitude.<br /> Et nous nous retrouverons bientôt, à San Pedro de Atacama, au Chili, et avec plaisir plus tard en France ou au Québec !<br /> Et peut être nous croiserons nous au Chili lorsque vous y passerez.
Y
Ave Mikael,<br /> Bravo pour ce 6088 mètres.<br /> Seuls ceux qui ont combattu l'altitude savent comment c'est un exploit de gravir un tel sommet.<br /> Au dessus de 5500 mètres, on parle "d'extrême altitude" et l'oxygène captée au poumon est d'environ 50%.<br /> Mon fils Simon et Sandra, ont grandement apprécié votre compagnie.<br /> Bravo encore,<br /> Yves Tourville
Y
Ave Mikael,<br /> Bravo, seuls ceux qui sont allés en "extrème altitude" (plus de 5500 mètres) peuvent comprendre la très grande, et souvent pénible, difficulté provoquée par la baisse de pression en oxygène.<br /> Je suis heureux de lire le site de l'accompagnant de mon fils Simon. Il était très satisfait de ta compagnie.<br /> Les images sont splendides et révélatrices.<br /> Bonne fin de voyage et qui sait, bienvenue au Québec, à Baie-Saint-Paul.<br /> Bravo encore,<br /> Yves Tourville
Aude & Mikaël around the world
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