Encore plus au Sud !

C'était décidé, nous étions prêts à partir pour Puerto Williams, sur l'Isla Navarino au Chili, juste de l'autre côté du Canal Beagle, en face d'Ushuaïa.

Sauf que pour y aller, pas de ferrys ou autres bateaux réguliers : seulement une agence de voyages proposant de vous y emmener en Zodiac en 25 minutes, suivi de 52 km en mini-van le tout pour 130 US$. Ça fait cher la minute et le Machu Picchu en est presque bon marché à côté, si l'on compare ! ;-)
Ça ne nous convenait pas trop comme solution, comme vous pouvez vous en douter, alors nous sommes allés faire un tour du côté du port de plaisance pour voir s'il n'y avait pas d'autres possibilités...

Là, nous avons découvert un univers que nous ne suspections même pas : celui de ceux qui partent en Antarctique à la voile !
Et il y avait un bon paquet de bateaux en train de se préparer (dont d'ailleurs pas mal de français). Bonne nouvelle pour nous : ils devaient tous faire escale à Puerto Williams pour signaler leur entrée dans les eaux territoriales chiliennes !

Nous avons trouvé un voilier polonais dont le planning collait avec le notre et dont l'équipage a bien voulu de nous à son bord pendant quelques heures.
Du coup, nous avons pu traverser le Canal Beagle, en passant même à proximité du phare des Eclaireurs.

Avant cela, petit passage à la préfecture navale pour signifier notre sortie d'Argentine et à l'arrivée, la douane chilienne est venue nous accueillir à bord - ils étaient d'ailleurs plutôt nombreux pour un petit bateau comme ça...

Et nous voilà donc de retour au Chili... mais surtout encore plus au bout du monde qu'à Ushuaïa !
Puerto Williams, c'est un peu comme Sainte Marie la Mauderne, la petite ville du film La grande séduction (que je conseille vivement à tous ceux qui ne l'auraient pas vu...) : quelques petites maisons en bois et en tôle ondulée et des nouvelles qui se propagent à toute vitesse dans le village où tout le monde se connaît. Et autour, pas grand chose.
Un vrai goût de bout du monde, en somme...

D'ailleurs, ça n'est pas forcément facile d'en repartir, de cette île. Ainsi, malgré nos efforts d'anticipation, nous avions juste réussi à dégoter des places sur la liste d'attente pour un vol jusqu'à Punta Arenas (Chili), notre destination suivante.
Si la situation ne se débloquait pas, nous aurions du revenir en Argentine à Ushuaïa (éventuellement en Zodiac si nous ne trouvions pas de voilier) puis attraper un bus pour près de 12 heures de trajet jusqu'à Punta Arenas. Du coup, dès notre arrivée, nous avons foncé à l'agence de la compagnie DAP pour essayer d'obtenir des billets, des vrais. Et on a rapidement compris que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire, car à 20 places par jour pour les habitants de l'île et les touristes, la concurrence est rude... Et après avoir vu une des habitantes mettre la pression pour obtenir son propre billet, on a bien compris que c'était un peu à la tête du client, donc nous avons fait pareil !
Et après une heure et demie environ, nous sommes repartis avec les fameux billets ! Ne nous demandez pas ce que sont devenus les passagers à qui nous avons pris 2 places, nous n'en avons aucune idée...

En tout cas, dans ces conditions pour en venir et en repartir, il est facile de comprendre pourquoi cet endroit a un vrai goût de bout du monde.

Comments

[Gab]

Vous avez pris l'avion pour un trajet intra-continental !

(Bon allez boudez pas, j'vous taquine ^^)