La suite ! :-)
Eh, vous ne pensiez pas qu'on n'allait rien dire de plus sur les moais ? C'est donc l'heure du quart d'heure culturel...
Les moais, ce sont LES fameuses statues de l'île de Pâques, celles pour qui tout le monde passe par ce petit bout de terre.
Avant toute chose, nous avons été surpris par quelques petits trucs :
Le 1er point, c'est que des moais, il y en a plein l'île et ils sont parfois intégrés au quotidien de façon étonnante ; on a donc pu en voir le jour même de notre arrivée, dans Hanga Roa, la seule ville de l'île. Donc pour ceux qui s'imaginent, tel Indiana Jones, à la recherche du moai perdu, c'est raté !
Le 2ème point, c'est qu'il y en a un peu de toutes les tailles et certains ne sont pas forcément si grands que cela... Seuls les moais les plus récents ont atteint des dimensions impressionnantes.
Enfin, tous les moais que l'on peut observer aujourd'hui debout ont été relevés par des travaux de restauration. Du coup, sur pas mal de sites, on peut juste voir des tas de gros cailloux, correspondants à l'ahu (la plateforme cérémonielle sur laquelle reposaient les moais) et ces derniers face contre terre.
Les moais étaient dressés en souvenir du chef de famille ou de tribu (dont les restes étaient enterrés sous l'ahu) ; la plateforme pouvait donc contenir plusieurs moais, correspondant à plusieurs générations de la famille. Le site le plus impressionnant de ce point de vue est celui de Tongariki, qui comprend 15 moais de plusieurs mètres chacun (le plus imposant pèse près de 80 tonnes) et dont le spectacle au lever du soleil est époustouflant.
En bonus, sachez que les moais sont toujours tournés vers l'intérieur de l'île, et regardent le territoire de la tribu qui les a érigés. En effet ceux-ci canalisent et diffusent par leur yeux le mana, une sorte d'énergie positive répandue dans tout le triangle polynésien (Nouvelle-Zélande, Hawaii, île de Pâques).
Une seule exception à la règle : le site de Ahu Akivi, où les moais regardent l'océan, en direction du lieu originel de provenance des habitants de l'île, la Polynésie.
Le vrai mystère persistant encore à l'heure actuelle concerne les techniques employées pour ériger les moais sur les ahus ; tous les moais étaient en effet scultpés dans une carrière, sur les pentes du volcan Rano Raraku, puis amenés jusqu'aux différents ahus, parfois à plusieurs kilomètres de là...
Un vrai exploit compte tenu de la taille et du poids des statues. Quant à la carrière, c'est également un des sites les plus marquants de l'île, avec ses moais à différents stades de construction disséminés un peu partout.
Moai de près de 21m, le plus grand jamais sculpté, à demi-excavé
Certains moais portent ce qui peut ressembler à un chapeau ; il s'agit plutôt de la représentation de leurs cheveux. Ces coiffes, sculptées dans un autre type de pierre volcanique, moins dure que celle utilisée pour les moais, provenaient toutes d'une autre carrière, dans le cratère d'un volcan situé au centre de l'île.
Mais au fait, pourquoi tout cela s'est-il arrêté ?
On ne le sait pas exactement en réalité, mais si les moais ont été "abattus", c'est parce qu'une guerre a éclaté entre les différentes tribus de l'île. Et pour affaiblir une tribu, la première attaque consistait à renverser leurs moais, qui ne diffusaient alors plus le mana.
Pour le reste, un nouveau culte, celui de l'homme oiseau, a ensuite pris le relais des moais. Celui-ci consistait en une compétition annuelle entre chaque clan: le premier compétiteur à récupérer un oeuf de sterne et à le ramener intact donnait la victoire à son clan et devenait le nouvel homme oiseau pour l'année.
Dit comme ça, ça paraît facile, sauf que le nid se situait sur un "motu", petit île face à Rapa Nui (l'île de Pâques), en haut d'une falaise plutôt raide de plusieurs centaines de mètres, et que les compétiteurs devaient patienter parfois plusieurs jours ou semaines sur le petit motu dans l'attente du premier oeuf...
Pas évident, donc...
Le vainqueur obtenait une position enviée, mais non dénuée de contraintes puisque ses cheveux et sourcils étaient rasés, son visage peint en rouge et noir ; de plus, il était séquestré dans un maison spéciale pendant l'année. Il n'avait pas le droit de se couper les cheveux et les ongles pendant cette année, de même qu'il devait être nourri exclusivement par son "assistant", les gens de l'île venant déposer quotidiennement de la nourriture pour l'homme oiseau.
Au final, tous ces rituels ne font que renforcer le côté mystique des différents sites, qui nous auront vraiment éblouis.