Ça se corse...

Après une bonne journée de dépoussiérage (lessive de nos vêtements mais aussi de nos petits sacs à dos !) à Uyuni, il était temps pour nous de rejoindre le nord du Chili.

Nos plans avaient déjà été un peu contrariés concernant ce passage de frontière puisque nous pensions pouvoir rejoindre directement San Pedro de Atacama lors de notre tour au Salar, sauf qu'étant en basse saison, nous aurions été obligés de privatiser notre tour (et donc de le payer 2 fois plus cher), aucune autre personne n'étant apparemment intéressée (comme quoi la basse saison a parfois des inconvénients !)

Mais qu'importe, nous avions du coup changé nos plans et décider de rejoindre le nord du Chili et en particulier le parc Lauca depuis Uyuni.

Pour cela, c'était facile en théorie :
- Etape 1 : train de nuit de Uyuni à Oruro
- Etape 2 : bus de Oruro à Arica au Chili, avec descente sur le chemin au niveau du parc Lauca
Bon, bien évidemment, ça ne s'est pas du tout passé comme ça...

D'abord, vers 4h20 du matin dans le train vers Oruro, une annonce a été effectuée, indiquant que la voie était bloquée suite au déraillement du train nous précédant au niveau d'un aiguillage (il me semblait bien qu'on n'avait pas beaucoup avancé en 4h et pour cause, nous avions seulement avancé de 49 km...)

Du coup, pour nous sortir de cette impasse, le plan de la compagnie était simple : tous lespassagers de notre train allait dans le train d'en face et vice-versa, chaque train repartant ensuite en sens inverse. A 5h40, le transbordement a donc commencé.

On ne vous raconte pas le cirque... D'ailleurs, un petit vieux a piqué la place de Mikaël et ne voulait pas en partir ; le contrôleur a du coup trouvé plus simple de nous déplacer tous les deux.
Entre temps, nous avons appris que les bagages, dans un wagon spécial, ne seraient véhiculés jusqu'à Oruro que le lendemain matin ! Cela ne convenant à personne, tout le monde est donc reparti dans notre premier train pour récupérer ses bagages...

Bilan : le train est finalement reparti à 8h pour arriver à Oruro aux alentours de 14h - au lieu de 7h30 du matin... Certes, nous n'avons pas battu les records de retard de l'Eurostar mais nous étions suffisamment en retard pour voir nos plans contrariés...

Après un rapide déjeuner et quelques courses à Oruro, nous nous sommes rendus à la gare routière pour attraper un bus pour Arica. Il y en a normalement plusieurs par jour, ça devait être simple... sauf que toutes les compagnies n'avaient plus de bus jusqu'au dimanche alors que nous étions jeudi !

Après avoir cherché les solutions envisageables, nous avions 2 possibilités :
- Retourner jusqu'à La Paz et attraper un bus depuis La Paz pour Arica (là aussi, plusieurs départs quotidiens en théorie...)
- Ou prendre un bus en direction de La Paz et s'arrêter à mi-chemin à Patacamaya puis de là, attraper un bus provenant de La Paz et en direction d'Arica.
Bon, comme on fait déjà assez d'heures de bus comme ça, nous avons choisi la 2ème solution (pas la peine de faire le tronçon Patacamaya - La Paz en double !)

Arrivés à Patacamaya, il était déjà plus de 19h et bien évidemment, il n'y avait plus de bus en direction d'Arica... Mais nous avons en fait compris le problème lorsque nous avons vu le journal télévisé lors de notre dîner dans un petit comedor : ce jour-là, les douaniers boliviens étaient en grève et en plus, des agriculteurs, en signe de protestation, bloquaient la route à d'autres endroits sur le chemin !
Bref, nous n'avions aucune chance de passer la frontière ce jeudi 20 novembre...

Mais le vrai problème, c'est que nous n'avons pas franchement réussi à avoir d'informations fiables sur le maintien ou non des blocages les jours suivants...

Le lendemain matin, dès 6h30, nous étions donc au bord de la route sans savoir ce qui nous attendait... et si des bus passeraient...
D'autres gens étaient dans la même situation que nous et les blocages des fermiers semblant être maintenus, nous sommes tous partis en combi jusqu'à ce fameux point de blocage... sauf qu'arrivés là, il n'y avait plus de blocage !
Mais le chauffeur n'a pour autant pas voulu aller plus loin... Nous voilà donc une dizaine de personnes au bord de la route à tenter d'attraper tout véhicule pouvant nous avancer. Coup de chance : quelques minutes plus tard, un camion a accepté de nous prendre dans sa cabine, nous, 2 boliviens et tout notre bardas. Bon, on vous avoue qu'iln'y avait pas beaucoup de place...

... Mais il nous a emmené jusqu'à la frontière, ou plutôt jusqu'au poste d'immigration bolivien !

De là, nous nous sommes dits que le Chili était proche...

Notre chauffeur n'allant pas plus loin, nous avons traversé le poste de frontière bolivien à pied, pensant enchaîner comme habituellement avec le poste chilien et trouver un moyen de transport de l'autre côté... Sauf que pour une fois et bien les 2 postes n'étaient pas franchement côte à côte ; il restait 15 km de route à parcourir avant d'atteindre l'immigration chilienne !
Nous avons donc trouvé un autre camion pour ce petit bout de chemin ; cette fois, ça a été plus dur que d'habitude car les routiers n'ont normalement pas le droit de prendre des passagers et peuvent se faire blâmer par les policiers chiliens.

Du coup, notre chauffeur nous a posé un peu avant le poste et nous sommes arrivés à l'immigration... à pied ! Juste avant de passer les contrôles, nous avons fini le fromage qu'il nous restait plutôt que de le jeter car il n'est pas permis de faire entrer au Chili ce type de produits. A noter : pour la première fois depuis notre arrivée en Equateur, nos bagages ont été passés aux rayons X (à croire qu'on aurait pu importer n'importe quoi dans les autres pays).

Bilan : à 13h, nous étions officiellement entrés au Chili ! Et en plus, un bus pour Arica est arrivé à ce moment là et nous avons donc pu continuer notre route sans nous fatiguer !

Mais en tout cas, nous pouvons désormais nous enorgueillir d'avoir traversé une frontière à pied ! ;-)

Comments

[Claire]

Même pas mal, moi aussi, j'ai passé une frontière à pieds ! :-) Entre la Thailande et le Cambodge!
Heureusement que vous avez le temps, sinon quel temps perdu!

[PLR]

merci pour cette photo de train !