Lhasa ou le cœur du bouddhisme tibétain
La spiritualité liée au bouddhisme tibétain, nous avons commencé à la percevoir dès notre départ de Shangri-La, sur la route nous menant à Lhasa :
- Tout d'abord avec les drapeaux de prière toujours très nombreux dans les lieux considérés comme sacrés, tels les cols ou les lacs et rivières
- Mais aussi en croisant sur notre route des pèlerins se rendant à Lhasa à pied, mais en se prosternant à chaque pas. Rappelons que nous avons parcouru près de 1720 km depuis Shangri-La pour arriver à Lhasa, alors imaginez le temps que ça peut leur prendre : plus d'un an en principe !
Quelques kilomètres avant Lhasa, nous avons fait escale au monastère de Ganden, le plus ancien de l'ordre Gelugpa, sous-division du bouddhisme tibétain. Tant les bâtiments en eux-mêmes que leur localisation en contre-haut de la vallée Kyi-Chu en imposent aux visiteurs.
Cette visite nous a permis d'en apprendre un peu plus sur la vie des moines : étonnamment, ils ont énormément de liberté, tant concernant la prière que leurs autres activités liées au quotidien du monastère. Pour beaucoup de familles tibétaines des campagnes, envoyer un de leur fils au monastère reste une garantie d'une bonne vie, à l'abri de la misère notamment.
Et concernant le bouddhisme tibétain en général, il faudra que l'on songe à étudier ça plus précisément lors d'un prochain voyage car toutes les divinités se mélangent un peu dans nos têtes...
Mais quoi qu'il en soit c'est à Lhasa que nous avons réellement pu ressentir la ferveur des Tibétains.
Une fois dans les petites rues de la vieille ville, au milieu des
petites échoppes de nourriture ou offrandes, on commence à croiser des
gens marchant d'un pas décidé avec des moulins à prière...
Et tout à coup, la rue débouche sur le circuit du Barkhor, autour du temple du Jokhang : le flot des pèlerins avance en tournant dans le sens des aiguilles d'une montre sur ce chemin, bordé de stands vendant tout le nécessaire du pèlerin : moulins à prière, bols à prière, ou encore beurre de yak, utilisé comme offrande dans le temple.
Une fois arrivés face au temple du Jokhang, sur la place du Barkhor, certains fidèles se prosternent sans fin tandis que d'autres se pressent pour entrer dans le temple. Le matin, à l'intérieur de celui-ci, la file d'attente est impressionnante ! Le temple est rempli de petites chapelles ne pouvant contenir que quelques personnes et chacun, toujours dans le sens des aiguilles d'une montre, les visite une à une pour y déposer ses offrandes religieusement : la ferveur est palpable en tout lieu du temple, ce qui est particulièrement saisissant pour les visiteurs et qui restera sans aucun doute notre souvenir le plus marquant de Lhasa.
Pour compléter ce tableau, nous nous devons bien évidemment de
parler du Potala, l'ancien palais du Dalai-Lama, qui surplombe la
ville. Maintenant transformé en musée, certains fidèles continuent néanmoins à venir y faire quelques offrandes dans les nombreuses
chapelles qu'il recèle. Nombreuses, oui, car le palais est immense ! On
s'en rend compte dès qu'on l'approche en contre-bas et on en a
rapidement la confirmation lors de la visite en passant d'une pièce à
l'autre et d'un étage à l'autre (car il y en a 13 au total !)
Tout semble être resté intact depuis le départ du Dalai-Lama : les pièces qu'il occupait sont encore intégralement meublées tandis que
d'autres abritent les tombeaux en or massif de ses prédécesseurs.
Au sujet de l'histoire récente du Tibet et notamment du départ du Dalai-Lama, vous vous douterez que nous nous sommes abstenus d'aborder ces points avec notre guide. Nous nous sommes contentés de nos guides de voyages pour en savoir plus et fonction de l'auteur, l'histoire est plus ou moins complète...
Commençons par le Lonely Planet Tibet, rédigés par 2 auteurs
s'affichant ouvertement pro-Tibétains. L'accent est clairement mis sur
les violences subies par les Tibétains lors de l'invasion chinoise.
Dans le Lonely Planet Chine ensuite, ces violences ne sont pas
tues mais il est également mentionné que l'arrivée de la Chine a permis
la fin du servage féodal et a sorti cette région d'une certaine misère.
Enfin, le guide touristique du Tibet rédigé par le Ministère du
Tourisme Chinois donne la (courte) synthèse suivante :
"Au milieu du VIIeme siècle, le roi Songtsangambo unifia le Tibet, établit la dynastie Tubo et noua une alliance avec l'empire chinois des
Tang en épousant une de leurs princesses.
Au XIIIeme siècle, le Tibet devient une région administrative de
la dynastie Mongol des Yuan pour s'intégrer officiellement au
territoire chinois.
Libéré pacifiquement en 1951, le Tibet connut en 1959 des reformes démocratiques qui aboutirent à l'abolition du servage féodal et à la création d'une région autonome en 1965."
Ça se passe de commentaires...