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Aude & Mikaël around the world
12 août 2009

Mission : impossible ?

De retour à Tsetserleg après ces 12 jours nomades, nous nous sommes octroyés une bonne douche et une nuit dans un vrai lit avant de repartir sur la route et mettre le cap plein ouest vers l'Altai.
On nous avait bien conseillé de revenir de Tsetserleg à Oulan-Bator (10 heures de bus) puis de repartir de Oulan-Bator vers Olgii (60 heures de bus) mais ça ne nous semblait pas vraiment optimal, malgré l'absence de transports publics dans le reste du pays. Notre idée était de trouver des minivans pour nous remettre sur l'itinéraire de ce fameux bus de 60 heures et de l'attraper à la volée.
Bon, en fait, on a rapidement compris que ça ne serait pas aussi simple que ça, pour les raisons suivantes :
- Quoi qu'en dise notre Lonely Planet, on n'a jamais vraiment trouvé de jeep ou minivan se rendant d'une capitale de province à une autre, le trafic s'effectuant quasi totalement en étoile depuis Oulan-Bator.
- Tout ce qui part d'Oulan-Bator est rempli au maximum donc pas il n'est pas vraiment possible de monter en cours de route...

Depuis Tsetserleg, nous avons donc du nous rabattre sur un chauffeur privé qui nous a conduit a Bayankhongor. Sur ce tronçon, nous n'avons croisé aucun véhicule, si ce n'est quelques motos de nomades vivant dans le coin ; nous avions donc fait le bon choix avec un chauffeur !
Par contre, la jeep n'était pas très en forme : il y avait manifestement un problème de ventilation qui nous obligeait à nous arrêter quand le moteur chauffait trop. Quand les pauses sont devenues plus longues que le temps de conduite, le chauffeur s'est tout de même résolu à ouvrir le capot et faire la réparation nécessaire !

Bilan : 200 km en 9h30 ... mais de magnifiques paysages pour nous tous seuls !

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Après une nuit à Bayankhongor, nous nous sommes levés plein d'espoir puisque nous étions désormais sur une des principales voies du pays. Nous nous sommes donc hâtés d'aller du côté du marché pour trouver un moyen de transport pour avancer plus à l'ouest. Là, il y avait bien quelques voitures mais avec nos têtes de touristes, on nous annonçait des prix exorbitants en dollars sans négociation possible.

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Alors, après conseil, changement de stratégie : nous nous sommes postés à l'entrée de la ville, où passent nécessairement tous les véhicules en direction de l'ouest et il n'y avait plus qu'à attendre...

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Et bien en tout cas, pour une route fréquentée, on peut vous dire qu'on n'a pas vu grand chose passer...
Après 3 heures d'attente (ce qui est finalement peu mais qui semble très très long quand on ne voit rien qui passe...) nous avons finalement trouvé quelqu'un prêt à nous avancer, après une longue négociation. Deux voitures (type berline) de vacanciers souhaitaient manifestement nous prendre ab-so-lu-ment (plus pour notre argent que pour nous rendre service) : déjà bourrés à craquer, ils ont tout de même réussi à nous trouver de la place. Nous étions six dans notre voiture, une fillette de 10 ans sur les genoux de sa sœur à l'avant et des bagages sous nos pieds à l'arrière, sur la plage arrière et sur le toit. Et accrochez-vous : dans la deuxième voiture, deux adultes étaient à l'avant tandis que sept (oui, oui) enfants de 2 à 17 ans étaient entassés à l'arrière !
Tout ce beau monde était parti d'Oulan-Bator pour une semaine de vacances à Khovd, à 3 jours de trajet d'Oulan-Bator. Plutôt étonnant pour nous de réaliser qu'ils passaient autant de temps à rallier puis revenir de leur lieu de vacances, qu'à en profiter réellement !
Sur le chemin, dans le désert de Gobi, nous avons fait quelques pauses qui changent de nos aires d'autoroute : les deux premières se sont faites au beau milieu de nul part, alors que deux véhicules s'étaient déjà arrêtés...

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La troisième a eu lieu au bord d’une rivière qui a donné l’occasion à tous nos accompagnants d’une bonne baignade avant de repartir…

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Et peu de temps après, ça s’est gâté : notre voiture a été victime d’un problème mécanique (qu’on n’a pas vraiment compris…) et le reste de la route s’est fait à une vitesse n’excédant pas 25 km/h, le tout de nuit.
Le lendemain matin, malgré le fait d’avoir roulé quasiment toute la nuit, nous n’étions donc qu’à mi-chemin de Khovd, au niveau de la ville d’Altaï, où ont décidé de nous abandonner nos deux voitures (en tentant tout de même de nous réclamer la somme globale convenue…)

Bilan : pratiquement 400 km pour un peu moins de 19 heures de trajet éprouvantes vu l’espace que nous avions… Et heureusement que nous avions à manger avec nous car il n’y a eu aucune pause repas pendant le trajet !

Nous voilà donc un peu plus loin mais moins loin que ce que nous escomptions… Et à nouveau, une fois le meilleur endroit en terme de passage de voiture trouvé (en l’occurrence la pompe à essence à l’entrée de la ville), il a fallu agiter notre papier dès qu’un rare véhicule passait. Après environ 4 heures, la chance a fini par nous sourire : une jeep avec à son bord deux touristes français, une guide et un chauffeur s’est arrêtée. Le circuit des deux touristes se terminait le jour même à Altai et le chauffeur repartait le lendemain matin pour Olgii, son lieu de résidence mais surtout notre point d’arrivée !
Nous avons donc sauté sur l’occasion, quitte à perdre la fin de journée à Altai.

Le lendemain matin, c’est parti pour Olgii, avec Avzal, notre chauffeur kazakh. Et cette fois, ça a dépoté puisque nous sommes arrivés le soir même à Olgii, ce qui nous semblait inespéré, le Lonely Planet indiquant près de 20 heures de route entre Altai et Olgii…
Il faut dire qu’Avzal n’a pas décéléré beaucoup, quelque soit le relief de la route ou la météo (même lors de la traversée d’une grosse averse de grêle). A chaque bosse un peu rude, il nous demandait (en Français) : « ça va ? » Et de tous les gens que nous avons croisé depuis le début du voyage ; c’est sans conteste celui qui aura été le plus intéressé par le GPS de Mikaël, demandant fréquemment les distances parcourues et celles restant à parcourir.
En bonus, nous nous sommes même arrêtés à Khovd pour dîner chez des membres de sa famille, qui nous ont accueilli comme des rois.

Bilan : 666 km en 14 h environ, le tout au son de musique kazakh, dans une excellente ambiance et au milieu de superbes paysages. On est vraiment bien tombés !

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Au final, nous aurons donc mis 4 jours à rallier Olgii depuis Tsetserleg. Plus rapide que de repasser par Oulan-Bator mais on vous avoue que sur ce coup-là, si c’était à refaire, on ne le referait pas. Même si nous avons finalement peu attendu et peu démultiplié les chauffeurs, on aurait pu mettre facilement le double, voire le triple de temps avec un peu moins de chance. Pour autant, on n’oubliera pas de sitôt ce trajet !
On a par contre eu bien le temps de penser à la première édition de Pékin Express et le débat est donc lancé : comment les candidats ont-ils pu s’en sortir à l’époque vu le flot de véhicules et surtout vu que le stop gratuit n’existe pas en Mongolie même pour les Mongols ?

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